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L'entreprise SMP a fêté ses 50 ans !

13h34 - 20 septembre 2022 - par L'Hebdo du Haut-Jura
L'entreprise SMP a fêté ses 50 ans !
Jacky Mazzolini - © Dominique Piazzolla

Le 15 septembre 2022 marquera de son empreinte l'entreprise SMP qui fêtait ses 50 ans d'existence. Jacky Mazzolini, P.D.-G. de l'entreprise avait convié près de 300 personnes pour partager ce moment unique dans l'histoire de SMP.  Clients, fournisseurs, pouvoirs publics, élus, employés et famille ont participé à cette journée qui se déroulait en plusieurs parties. Par groupes, les participants bénéficiaient d'une visite commentée de l'entreprise, à la découverte de ses savoir-faire, de son parc machines imposant, il leur était aussi possible de participer à deux conférences. L'une sur "L'industrie 4.0" et l'autre, "Le recyclage, analyse du cycle de vie".

Notre journal a bénéficié d'une visite commentée par Jacky Mazzolini, lui-même, "un professeur", nous avons eu un cours, limpide, une découverte d'autant plus intéressante et vivante que le chef d'entreprise vit son métier avec passion.

Jacky Mazzolini entraînait notre groupe dans son usine, après le passage dans la partie administrative, découverte de la 1re étape de son activité, le bureau d'études où tout démarre, études et conception des moules. Aujourd'hui ils sont équipés de logiciel de calcul qui permet de faire des simulations, pour appréhender la manière dont le flux rentrera dans le moule. Le chef d'entreprise illustrera son propos à l'aide d'un exemple, la fabrication d'une pompe à savon où ils oeuvrent sur du gros volume à prévoir, 50 à 100, 500 millions de pièces par an, à destination de gros laboratoires donneur d'ordre, le moule multi-empreintes est mis en exploitation chez d'autres personnes. Il existe un autre type de client qui lui l'achète pour l'exploiter. Tous les outillages sont avec des empreintes rapportées interchangeables, cela permet de renvoyer si casse, un élément du moule en pièce détachée en Australie ou ailleurs pour réparer le moule.

Vient ensuite la phase de programme avec l'usinage, la partie technique. Au bureau des méthodes, les employés travaillent en FAO, ils ont un impératif, une tolérance pour la conception des moules qui doit être inférieure à 5 microns et tenir compte d'une autre contrainte, une température constante de 21° tout au long de la réalisation du moule.

Evolution exceptionnelle du métier

Le métier, c'est la fabrication des moules, les pièces sont usinées en acier, avec plusieurs technologies, pour des pièces prismatiques avec du fraisage et du tournage pour des pièces cylindriques. On entre dans le domaine de l'excellence dans les ateliers avec des machines type UGV qui usinent à – 5 microns. "Aujourd'hui c'est un métier, typiquement 3 machines 3 axes sont pilotées par un robot central, et vous avez un fraiseur, un ingénieur qui pilote la cellule depuis un ordinateur". Occasion pour Jacky Mazzolini d'insister sur le fait que "les gens ne connaissent pas suffisamment notre métier, nous ne sommes plus avec le bleu de travail, nous avons 95% de machines robotisées qui tournent H24".

Dans le domaine de la pharma, avec travail en salle blanche, les plaques de moule seront alors en inox, les empreintes seront en acier plus élaboré, car ils doivent répondre à de multiples contraintes, le moule est livré avec son certificat matière. Les aciers proviennent d'Europe, surtout d'Allemagne, comme tous les métaux son prix est en augmentation, de 20€ le kilo en 2021, il atteint 43€ cette année.

Autre sujet d'importance, le coût de l'électricité, avec une température constante à 21°, le budget climatisation est colossal, avec un pic l'été puisque c'est 20.000€ en juillet pour la climatisation. Ils utilisent alors le système Freecooling, qui consiste à stopper la clim de nuit, et récupérer l'air frais nocturne.

Le groupe découvrait d'autres ateliers où l'on pratique l'électroérosion, les copeaux des pièces sont enlevés par étincelles, le découpage au fil où il faut 30 à 40h de travail juste pour les nervures sur un moule de 48 empreintes ! Ensuite, la rectification cylindrique avec de l'abrasion, une meule en diamant, voir corindon, attaque l'acier dur, sur machine à commande numérique. Arrive une phase de grande importance, le contrôle final, même si l'usinage est déjà mesuré en amont, qui donnera la validité confirmée et chaque pièce aura un numéro de série. La métrologie, c'est 25% de la valeur totale.

Jacky Mazzolini revenait sur une machine-outil achetée au Japon qui représente un coût d'investissement de 900.000€. "Il n'y a pas de débat sur le coût de l'investissement. Le débat c'est ce qu'elle va rapporter. L'investissement est nécessaire. On change pour gagner en productivité" relevait le chef d'entreprise. Reste un poste très important, le polissage, c'est un travail manuel avec des contraintes multiples qui demande des années d'expérience.

Et bien sûr, un autre service d'importance, celui de la maintenance, fort de leur expertise, l'équipe peut remettre à niveau un moule à 100% avant son retour chez le client. Suivant l'exploitation un moule dure 10 ans " Nous avons des moules qui ont 30 ans " soulignait avec fierté Jacky Mazzolini. Autre service pour leur clientèle, une salle d'essai pour les tests de moule qui jugent de ses qualifications.

Pour conclure, Jacky Mazzolini ajoutait " Plus nous sommes sur la performance, plus nous avons des chances d'avoir des marchés.

SMP moules, 50 ans d'histoire industrielle

En milieu de journée, Jacky Mazzolini prenait la parole devant ses invités, on notait la présence de Mme le sous-préfet, Caroline Poullain, le président du département de l'Ain, Jean Deguerry, le président de Terre d'Emeraude, Philippe Prost et de biens d'autres personnalités, élus, chefs d'entreprise, fournisseurs, clients, acteurs du développement de l'entreprise.

Pour commencer il retraçait l'histoire de SMP créée par M. Maradan en 1972 à qui il rendait un hommage appuyé. Puis en 2003, changement de cap, Jacky Mazzolini reprenait le flambeau de SMP. Là, ce sera un changement de stratégie, orientation vers des marchés plus porteurs comme la pharmaceutique, le médical, la cosmétique, le packaging alimentaire mais toujours en conservant les fondamentaux de l'entreprise, rigueur, précision et écoute. Comme le soulignera Jacky Mazzolini, "Survoler les 50 ans d'existence de SMP c'est d'abord rappeler qu'elle fait partie du groupe ENIZZIA tout comme Gmoules, sa petite sœur basée à Dortan". Aujourd'hui l'entreprise compte 80 salariés, c'est aussi 11,5 M€ répartis sur 4 secteurs, le pharma 50%, la cosmétique 35%, le packaging alimentaire 10% et la connectique 5%. SMP est aujourd'hui le 3e mouliste français en termes de chiffre d'affaires dans leur secteur d'activité et un acteur majeur dans le monde du moule de haute précision en Europe. C'est aussi une présence sur 4 continents et plus de 20 pays à travers le monde, chaque année entre 10 et 15 % du CA dévolus en investissement, machines-outils de haute technologie et en logiciels de conception et programmation.

2012 verra la construction d'un bâtiment à Lavancia de 4.000m2 sur 15.000m2 de terrain, avec déménagement en 2013. Dès 2016, une première extension de 1.000 m2, suivie d'une 2e en 2020 de 500m2. Entre 2019 et 2022, c'est l'achat de 13.000m2 de terrains pour les évolutions à venir.

"Quelles ambitions et quel parcours depuis 50 ans, et ce parcours c'est l'engagement de toute une équipe" soulignait-il avant de remercier ses équipes qu'il présentait une à une, des remerciements à sa famille, aux partenaires financiers, aux personnes de conseil, aux fournisseurs et surtout à ses clients.

Projet d'une centrale photovoltaïque

Il mettait en avant les défis à venir, techniques comme technologiques, les défis commerciaux, les défis environnementaux.

Et le projet de l'automne, "Nous allons investir dans un logiciel de gestion du bâtiment afin de pouvoir mieux gérer tout ce qui est chauffage, climatisation, ventilation, air comprimé et ainsi être capables de faire d'importantes économies d'Energie. Le plus gros chantier reste l'installation d'une centrale photovoltaïque de 250KWc (2 500 m2) en autoconsommation qui va pouvoir nous faire baisser notre volume électrique acheté de 20%".

Cette prise de parole était suivie d'un repas préparé par Féodor, où tous se retrouvaient pour un moment convivial, agrémenté de musique avec le groupe de musique Toda. L'après-midi, il était possible de continuer de participer aux visites commentées et conférences, le temps de profiter pleinement de cette journée exceptionnelle.

Jean Deguerry, président de Haut Bugey Agglomération

Jean Deguerry tenait à s'exprimer, et mettait en avant ces 50 ans d'investissement sur le territoire, 50 ans de formation de main d'œuvre, 50 ans d'innovation. "Vous êtes un des grands leaders en mécanique de précision, vous êtes une vitrine pour la France. Ces savoir-faire méritent d'être soutenus par toutes les collectivités. Seule l'avance technologique fait la différence dans des métiers de précision".

 

Dominique Piazzolla

Sophie Dalloz

 

 

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