Coup de théâtre à Haut Bugey Agglomération

Le 6 octobre dernier se déroulait le conseil d'agglomération de Haut Bugey Agglomération qui se tenait à Port, avec un ordre du jour d'intérêt majeur puisqu'il s'agissait d'élire le nouveau président et ses vice-présidents.

Le doyen, Claude Doche prenait les commandes de l'élection des membres de l'exécutif. Il remerciait Jean Deguerry pour tout son travail au sein de H.B.A., dont il a bâti les fondements.  Il était aussi remercié pour ton son investissement dans cette tâche. Toute la salle se levait pour l'applaudir en remerciement. Claude Doche faisait un appel à candidature, Jean Deguerry venait alors à la tribune présenter la candidature de son 1er vice-président en charge de l'économie, Michel Perraud.

" Je vous adresse un grand merci, je vous remercie pour tout ce que vous m'avez apporté pour bâtir cette agglo. Le souhait partagé du bureau s'est porté sur une candidature unique, notre objectif, notre trajectoire doivent rester les mêmes. Ce passage de relai dans ce mandat n'était pas prévu, j'ai eu ce souci de transparence vis-à-vis des élus, des maires, des habitants en l'annonçant dès juillet. Nous avons le devoir de renouveler le stock de confiance ce soir, l'exécutif a bien compris que nous devons rester unis. Les vice-présidents m'ont donné leur xxxx. Je vous propose la candidature de Michel Perraud. J'ai été transparent et honnête dans ma démission, mon propos, j'en attends de vous autant au moment du vote. J'exprime le vœu sincère que nous poursuivons notre route ensemble ".

A la question de Claude Doche, savoir si d'autres candidatures étaient proposées, Michel Mourlevat, maire de Leyssard ; 150 habitants, vice-président en charge des politiques contractuelles venait prendre la parole. " Je me présente à la présidence de HBA. Je l'ai décidé à midi poussé par une majorité de vice-présidents. Ce territoire est le mien, je le connais parfaitement. Je suis un homme de dialogue, la 1re chose j'rai rencontrer chacun. Je mettrai toute mon énergie pour continuer le travail du président sortant. Je serai un président à temps plein".

Comment peut-on décider à midi de se présenter à une présidence ? A midi, tout un chacun peut décider d'aller par exemple, acheter un pull, de là à prendre une présidence d'agglo, un manque de transparence évident. Les choses montrent qu'elles étaient bien orchestrées d'avance. Surprise dans la salle à cette annonce, alors qu'une réunion de l'exécutif des 14 vice-présidents le 29 septembre s'entendait sur une candidature unique, aucune autre candidature n'avait été exprimée.

Michel Perraud, maire d'Oyonnax, candidat annoncé à la succession de Jean Deguerry, se leva " Je suis très surpris par le manque de cohésion du bureau " assena-t-il !

Le chaos

Vint alors le passage au vote réalisé de manière électronique. Sur 79 suffrages exprimés, Michel Mourlevat obtient 42 voix soit (53,8%) Michel Perraud 34 soit 43,6% . 1 voix pour C. Armetta, 1 autre pour J.L. Benoit.

Dans la salle, la stupéfaction était totale, l'incompréhension aussi.

Michel Perraud pris la parole " Je me retire, je ne serai pas vice-président de cette assemblée. Je demande à mon équipe de quitter la séance. La ville d'Oyonnax ne participera plus au conseil d'agglomération ! ". Seuls quelques membres de l'opposition restèrent. L'assemblée était sous le choc, des maires clamaient la démocratie. Oui c'était un vote démocratique, mais une candidature qui manquait d'honnêteté.

" Je suis désolé de ce qui se passe, reprenait Michel Mourlevat. Pour autant la démocratie c'est ça. Tout le monde a sa place dans l'agglo. J'aurais préféré que les choses se passent autrement, j'aurais proposé à Michel Perraud la 1re vice-présidence. Je souhaite que le travail continue avec Oyonnax, d'autant que je suis profondément Oyonnaxien. On ne peut pas travailler sans eux. Je ne peux pas dire que je suis désolé, j'étais candidat ". Cette dernière phrase traduit bien que sa candidature était préparée.

La décision était prise en accord avec la sous-préfecture d'ajourner l'élection des vice-présidences.

Après une suspension de séance, l'ordre du jour était respecté sur les points suivants, concernant la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, l'extension du siège de Haut Bugey Agglomération.

Notre journal a souhaité laisser les choses se poser, nous avons interrogé Jean Deguerry et Jean-Jacques Matz porte parole de l'équipe d'Oyonnax, seulement ces jours.

Réaction de Jean Deguerry :

" Je reviens sur les vraies raisons qui m'ont poussé à faire le choix de passer ma présidence à un autre élu, elles sont uniquement liées à une surcharge de travail depuis un an avec la présidence du Conseil départemental de l'Ain et des implications satellites (puisqu'il est devenu aussi membre du bureau permanent de l'Assemblée des Départements de France). Je n'étais plus suffisamment présent et donc par honnêteté et transparence vis-à-vis des habitants et des élus, je me devais de passer la main. Un président a été élu, je ne reviendrai pas sur les conditions de vote mais il lui faut une équipe pour porter les projets que j'avais moi-même initié c'est ce qui m'importe le plus et aussi que les gens se mettent au travail. Je reste, que je sois dans l'exécutif ou non, ce n'est pas le plus important. Je ferai tout pour apporter la connaissance des dossiers, l'expérience acquise durant 8 ans, s'ils en ont besoin. Je ne suis pas là pour mettre des bâtons dans les roues, bien au contraire pour avancer. Je n'ai pas mis 8 ans à façonner le territoire pour aujourd'hui ne pas aller au bout des projets. J'aurai une parfaite transparence dans ma contribution si on me demande ".

Réaction de l'équipe d'Oyonnax

" Pour l'instant nous avons renoué contact avec Michel Mourlevat. Nous pouvons étudier de revenir sous certaines conditions, beaucoup ont été acceptées, d'autres sont toujours en discussion. Si nous n'avons pas de bonnes réponses ou si elles ne nous conviennent pas, notre participation sera remise en cause, nous ne serons pas là pour l'élection du jeudi 20 octobre. Si nous sommes satisfaits, nous travaillerons pour le territoire, les habitants de H.B.A. pour que cela se passe au mieux possible, il restera néanmoins une parte de suspicion de méfiance. La tendance est de trouver un accord, nous voulons un engagement ferme, par écrit. Nous attendons une bonne volonté. A savoir, nos conditions ne sont pas irréalisables ".